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JULIE LE MINOR
THE FUTURE DRESSES IN COPERNI
20min of reading

LAN party et romance techno-chic, rencontre avec le couple français derrière le label innovant Coperni.

« Un coup de foudre immédiat », c’est par ces mots que Sébastien Meyer décrit sa rencontre avec son partenaire et tandem, Arnaud Vaillant. « On est complémentaires. Depuis notre rencontre sur les bancs de l’école, on ne s’est plus jamais quittés », reprend ce dernier, dans un sourire. Par un après-midi ensoleillé de janvier, les fondateurs de Coperni nous accueillent sous la grande verrière de leur QG parisien près de la Bastille. À nos pieds, leur chien, un gracile et gracieux lévrier italien prénommé Néo, clin d'œil de passionnés de science-fiction ne tient pas en place. Dans quelques minutes, le duo s'apprête à dévoiler sa Pre-Fall 2025 collection, inspirée de la terre de l’innovation, la Silicon Valley. Après deux ans passés à la tête de Courrèges durant lesquels ils relancent la « belle endormie », le duo continue d’explorer avec Coperni, un vestiaire minimal, tech et graphique, profondément axé sur le futur.

Une odyssée au sein de laquelle Arnaud et Sébastien se sont donnés pour mission de concilier deux mondes a priori opposés : les nouvelles technologies et la mode. En un peu plus de dix ans, ils ont imaginé certaines des images les plus virales de la mode du XXIe siècle. Des défilés-expériences où les mannequins flirtent avec des voitures, des monolithes ou des robots de Boston Dynamics. En 2021, ils organisent le défilé le plus haut jamais donné à Paris, sur le toit de la tour Montparnasse. En 2023, ils dévoilent la performance-live de la spray dress dessinée sur le corps de la mannequin Bella Hadid. Puis, c’est au tour de Rianne Van Rompaey de défiler aux côtés d’un chien futuriste. Une fois n’est pas coutume, pour la collection automne-hiver 25, Coperni plonge dans le passé, puisant son inspiration dans l’esthétique 90’s et la culture des LAN (Local Area Network) parties. Début mars, la marque a présenté un défilé immersif, insufflant une vague d’optimisme et de liberté à la Fashion Week de Paris. Si vous en doutiez encore, le futur s'habille en Coperni.

Votre défilé automne-hiver 2025 est dédié à la culture des LAN parties. Une forme de nuits sauvages version geek où l’on se réunit pour jouer à des jeux vidéo en réseau et qui a explosé à la fin des années 90, alors que la planète découvre Starcraft et Counter-Strike.
S.M. Après le défilé de Disneyland, on a eu envie de renouer avec quelque chose de plus tech. Les LAN parties ont émergé dans les 90’s, juste avant internet, dans les chambres d’étudiants. Le phénomène a pris de l’ampleur, les joueurs ont commencé à créer des équipes et à se retrouver dans des stades.
A.V. Pour notre défilé, on a invité 200 joueurs à jouer en réseau dans un stade, tandis que les mannequins ont défilé entre les rangées d’ordinateurs.
S.M. J’aime l’idée que ce thème célèbre l’avant-internet, l’idée de connexion, de communion digitale presque. Je veux jouer avec cet univers d’initiés très masculin et une collection d’où émane beaucoup de féminité et de désirabilité.

Il n’existe pas une seule femme Coperni, mais plusieurs. Dans chaque défilé, vous explorez différents archétypes féminins qui s’inscrivent dans l’air du temps et la société contemporaine.
A.V. On ne veut pas figer l’image de Coperni dans une représentation unique. On a beaucoup de chance de travailler avec des femmes extraordinaires, des superstars avec qui nous sommes amis - Amelia Gray ou Hailey Bieber. Durant le casting, on se demande toujours si nos modèles pourraient intégrer notre communauté. Les notions de fun, de plaisir et de générosité sont essentielles pour nous. Lorsqu’on a relancé Coperni, après avoir officié chez Courrèges, on a voulu que les gens adhèrent à notre projet en s’amusant.

Votre défilé printemps-été 2025 s’est déroulé à Disneyland Paris. Quelle est la genèse de ce projet qui s’est terminé en aftershow dans Space Mountain ?
S.M. C’est un rêve d'enfance. On est originaires du sud de la France, une des premières destinations où on est allés à Paris, c’est Disneyland. Mes parents m’y ont emmené quand j’avais 8 ans et c'était le plus beau jour de ma vie.
A.V. C’est le projet d'une vie. Il a fallu presque deux ans pour le mettre en œuvre. En alliant nos forces avec Disney, on a créé quelque chose de magique. S.M. On a voulu rendre hommage à l’univers de Disney, ses princesses et ses mythes, en twistant ses codes à travers le langage Coperni : tech, sexy et contemporain. La préparation du show était dingue, on a passé des nuits au parc à répéter. Finalement, le show a été fabuleux. La collection était divisée en trois temps comme un film initiatique.
A.V. Sébastien a imaginé la collection comme un film Disney. Il y avait d'abord les « cool kids » qui vont au parc avec des sacs à dos, des ballerines, un tableau assez poétique et insouciant. Puis, les « Villains », les géniaux méchants de Disney. On a eu la chance d’avoir des modèles incroyables : Amelia Gray et Irina Shayk dans des looks noirs, stricts, puissants. Enfin, on a conclu avec l'éclosion des princesses, Kylie Jenner et le feu d'artifice.

Après votre diplôme, vous avez officié chez Courrèges en tant que directeurs artistiques. Qu’avez-vous retenu de cette expérience ?
A.V. Cela a été un exercice fondateur, d'autant plus que le patrimoine Courrèges est vraiment sublime. La marque ne défilait plus depuis une trentaine d'années et on a remis le défilé au centre. On a réappris tous les codes de l'industrie, mais aussi le travail du vêtement, du tailleur et la rigueur d’une grande maison de mode. Cela nous a permis d’innover et de prendre des risques.

Arnaud, tu gères la partie business de Coperni, Sébastien, tu en es le directeur créatif, et un véritable technophile. La high-tech, la science-fiction et l'idée d'une mode tournée vers le futur sont au cœur de l'ADN de la marque. D’où est née cette passion pour les nouvelles technologies ?
S.M. Je ne sais pas, il faudrait que je fasse une psychanalyse pour comprendre. Il y en a qui sont très romantiques, qui s'inspirent de voyages, de fleurs. Pour ma part, j'ai l'impression qu’un designer a pour mission de créer quelque chose de nouveau, d'améliorer les choses. Mais c’est un challenge, car je ne veux pas non plus qu’une collection se transforme en objet expérimental, ni en gadget. Il faut trouver un équilibre. Coperni, c’est un vestiaire désirable pour tous les jours, auquel on ajoute des éléments innovants.

Sur votre compte Instagram, vous avez posté des photos de la Silicon Valley, comme le garage de Steve Jobs en Californie, où Apple a été cofondé.
A.V. Il y a deux ans, on a fait un grand road-trip aux États-Unis sur la côte Ouest et on a fait un détour par Palo Alto pour voir le garage de Steve Jobs. Cela nous a inspiré la collection Pre-Fall 25. Je pense que si l’on n'était pas français, on aurait pu créer la marque là-bas. Peut-être qu'un jour, on s’y installera.

Aujourd’hui, vous vivez dans le 11e arrondissement de Paris. Aimez-vous la vie ici et la facette hédoniste et noctambule de la ville ?
S.M. Paris nous inspire énormément. On adore sortir et recevoir nos amis chez nous. Fumer des cigarettes, boire du vin, on est finalement très parisiens. On fait beaucoup la fête, aussi. On s’inspire des raves où l’on sort pour nos collections. Sentir la vibe. La jeunesse qui sort.
A.V. En octobre, on a organisé une Halloween party chez Maxim’s, c'était génial. On a fait un line-up très techno, on aime bien ce jeu de contraste, cette combinaison techno-chic.
S.M. La techno, l’innovation, la liberté, la générosité, la jeunesse.

Pouvez-vous nous parler de votre processus créatif, comment fonctionne votre duo ?
A.V. C'est beaucoup de recherche et de développement. Il y a toujours un thème général souvent lié à quelque chose de sociétal et d’innovant. Séb est hyper curieux et s'inspire de tout : art, architecture, films, livres, expos… Pour la collection printemps-été 2024, notre point de départ a été l’IRCAM, le plus grand centre de recherche et d'innovation musicale en Europe. La collection aux accents 70’s était un hommage à la musique, avec Naomi Campbell en guest.

Je me souviens des blousons en cuir enceintes et de votre it-bag, le sac Swipe, réimaginé en lecteur CD imprimé en 3D.
S.M. Pendant le Covid, on a aussi voulu célébrer la nuit car on sentait que nos copines avaient envie de ressortir et d'être séduisantes. En plein confinement, on a créé le seul défilé physique de cette saison. On a imaginé un drive-in dans un stade immense. Le lendemain, le défilé passait sur CNN.
A.V. Je me souviens être en backstage, regarder le défilé à l'écran et me dire : il se passe un truc. Mais c’est seulement les jours suivants que l’on a compris l’ampleur que le show avait pu avoir.

Les défilés Coperni sont parmi les plus plébiscités de la Fashion Week parisienne, comment expliquez-vous cet engouement ?
S.M. Pour faire un défilé, il faut beaucoup d'audace, de volonté et de passion. Il faut aimer raconter des choses, innover et partager. On se met beaucoup de pression.
A.V. Chaque saison, Séb prend sa voiture et fait le tour de Paris à la recherche de lieux
inédits. On veut faire vivre une expérience inédite à nos invités. Le premier défilé Coperni à la Station F - l’incubateur de start-ups - est très révélateur de notre identité.
Pour le second, on a choisi le toit de la tour Montparnasse, où l'on aurait dit que les filles étaient dans les airs.

L’un des climax de Coperni est sans conteste le défilé printemps-été 2023 avec la spray dress dessinée en live sur le corps de Bella Hadid grâce à une technologie avancée.
S.M. Oui, c’est un moment très fort et un pari total. On a collaboré avec un scientifique londonien. Puis, on a envoyé des photos tests à Bella et elle a répondu oui dans la seconde. Cela nous a beaucoup touchés.
A.V. Il y avait environ 172 invités dans un lieu magnifique, très petit. À la fin du défilé, Bella devait commencer la performance de la robe qui a duré 18 minutes. 30 minutes pour un show, c’est long. Il faut réussir à captiver l’audience et l'exercice du live est difficile. Jusqu’au dernier moment, on ne savait pas ce qui allait se passer. Mais tout s’est bien déroulé et Bella a été grandiose.

Et vous avez « break internet ».
A.V. Littéralement. Le défilé a été tellement viral que l’application a buggé. Le lendemain, Eva Chen nous a envoyé un bouquet de fleurs avec un mot: « Congratulations for breaking my app ». Depuis vous avez plus d’un million de followers sur Instagram et l’image de la spray dress de Bella Hadid a été classée parmi les dix images les plus impactantes de 2023.

D’ailleurs qui a la main sur le compte Instagram de la marque ?
A.V. C'est Sébastien. Aujourd’hui, un créatif a beau faire les plus belles robes possibles,
s’il ne sait pas les mettre en image et les raconter sur le digital, son impact est
véritablement réduit.
S.M. Pour les créatifs, les réseaux sociaux sont des conversations starters. C'est un vrai lien avec la communauté, une manière d’avoir un retour direct des clients ou de parler à une célébrité en un clic.

Votre dernière rencontre sur Instagram ?
S.M. La dernière très sympa… c’est Lindsay Lohan !

"Techno, innovation, liberté, générosité, jeunesse."

Translated from French

The Future is Wearing Coperni

“Love at first sight.” That’s how Sébastien Meyer describes his meeting with his partner (in fashion and in life) Arnaud Vaillant. “We complement one another. We’ve been inseparable since we first met, on a bench at fashion school,” says the latter, with a smile. On a sunny January afternoon, the founders of Coperni welcome us under the glass roof of their Paris HQ, not far from Bastille. At our feet is their dog, a sleek and splendid Italian greyhound named Néo (the pair are sci-fi lovers). In a few minutes, the duo will be unveiling their Pre-Fall 25 collection, inspired by the land of innovation - Silicon Valley. After two years at the head of Courrèges, during which they re-launched the “sleeping beauty” brand, the duo continues to explore with Coperni the idea of a minimal, techoriented, graphic wardrobe, which is deeply focused on the future.

The aim of this quest is to reconcile two seemingly opposed worlds: fashion and new technologies. In a little over ten years, they’ve come up with some of the most viral images of the 21st century. There have been catwalk show experiences in which models flirt with cars, monoliths or robots made by Boston Dynamics. In 2021, they organised the highest fashion show ever presented in Paris - on the roof of the Montparnasse Tower. In 2023, they gave us their “spray dress” performance featuring the model Bella Hadid. Next, it was Rianne Van Rompaey walking the runway with a futuristic dog. Just this once, for the Autumn-Winter 25 collection, Coperni is diving into the past and drawing inspiration from the culture of the 90s and LAN (Local Area Network) parties. At the start of March, the brand organised an immersive show, breathing optimism and freedom into Paris Fashion Week. No doubt about it - the future is wearing Coperni.

Your autumn-winter 2025 show is dedicated to LAN party culture: a kind of wild night for geeks where everyone gets together online to play video games. They took off at the end of the 90s, with the arrival of Starcraft and Counter-Strike.
S.M. After the show in Disneyland, we wanted to do something more tech-oriented. LAN parties emerged in the 90s, just before the Internet, in student bedrooms. The phenomenon took off; teams started to form and it ended up in stadiums.
A.V. For our show, we invited 200 players to play online in a stadium and then models walked between the rows of computers.
S.M. I like the fact that this theme celebrates the pre-internet era - the idea of digital connection, almost communion. I want to play with this idea of a universe built on male insider and a collection which emanates femininity and desirability.

There isn't just one Coperni woman, but many. In each show, you'll explore different feminine archetypes in tune with the zeitgeist and contemporary society.
A.V. We don't want to freeze Coperni's image in a single representation. We’ve been lucky enough to work with some extraordinary women - superstars who we can count as friends - like Amelia Gray and Hailey Bieber. During the casting, we always ask ourselves if our models would fit into our community. The notions of fun, pleasure and generosity are
essential for us. When we relaunched Coperni, after working at Courrèges, we wanted the people who are involved in our projects to have fun.

Your spring-summer 2025 show took place at Disneyland Paris. How did you get the idea for a project that would wind up in an after show party at Space Mountain?
S.M. It was a childhood dream. We come from the south of France, one of the first places we headed to when we came to Paris was Disneyland. My parents took me there when I was 8 and it was the happiest day of my life.
A.V. It’s a lifelong project. It took us almost two years to make it happen. By joining forces with Disney, we created something magical.
S.M. We wanted to pay homage to the world of Disney, its princesses and its myths, by twisting its codes through the Coperni language tech, sexy and contemporary. The preparation for the show was crazy - we spent nights and nights rehearsing. In the end, the show was fabulous.

The collection was divided into three parts, like a coming-of-age movie.
A.V. Sébastien imagined the collection like a Disney film. First of all there were the “cool kids” who go to the park with their rucksacks, in their ballet slippers, quite a carefree and poetic tableau. Then came "The Villains". We were so lucky to have such great models–Amelia Gray and Irina Shayk in these dark, strict, powerful looks. We ended with the blossoming of the princesses, Kylie Jenner and the fireworks.

After your degree, you were the creative directors at Courrèges. What did you gain from this experience?
A.V. It gave us an incredible foundation, even more so because the heritage of Courrèges is truly sublime. The brand hadn’t done catwalk shows for more than 30 years–so we put the show back at the centre of its work. We learnt all of the codes of the industry, but also of garments, of tailoring and the rigour of a major fashion house. It allowed us to innovate and take risks.

Arnaud, you manage the business side of Coperni–Sébastien, you’re the creative director. You're also a huge technophile. High-tech, sci-fi, the future is in the DNA of the brand. Where did you get this passion for new technologies?
S.M. I don’t know, I’d probably need psychoanalysis to understand that! Some people are very romantic, and take inspiration from travelling and flowers. Personally, I feel that the task of a designer is to create something new, to improve things. But it’s a challenge because I also don’t want a collection to become something like an experimental object, or a gadget. You have to find a balance. Coperni is a desirable wardrobe for every day, to which we add innovative elements.

On your Instagram you’ve posted photos of Silicon Valley, like Steve Jobs’ garage in California, where Apple was co-founded.
A.V. Two years ago, we did a big road trip to the West coast of the US and we took a
detour to Palo Alto to see Steve Jobs’ garage. That inspired our pre-Fall 25 collection.
I think if we weren’t French we could have created the brand over there.
Maybe one day we’ll live there.

Today, you live in the 11th arrondissement of Paris. Do you like life here? And nightlife particularly, the hedonistic side of the city?
S.M. Paris inspires us a huge amount. We love going out and having friends over. Smoking cigarettes, drinking wine–we’ve ended up very Parisian. Also - we love to party. Raves really inspire our collections. Feel the vibe.
A.V. In October, we organised a Halloween party at Maxim’s. The lineup was really techno–we really like that contrast–that combination of techno-chic.
S.M. Techno, innovation, freedom, generosity, youth.

Can you talk to us a bit about your creative process–how does your
partnership work?
A.V. It involves a lot of research and development. There’s always a general theme–often linked to society and innovation. Séb is really curious and is inspired by everything: art, architecture, films, books, exhibitions… For the springsummer 2024 collection, our starting point was IRCAM, which is Europe's largest center for musical research and innovation. The 70s inspired collection was a homage to music, with Naomi Campbell making a guest appearance.

I remember the leather jackets with speakers and your it-bag–the Swipe bag– reimagined as a 3D-printed CD player.
S.M. During Covid, we also wanted to celebrate nightlife because we felt like all our female friends wanted to go out again and look seductive. In the middle of lockdown we created the only physical show of the season. We imagined a drive-in in a massive stadium. The following day it was on CNN.
A.V. I remember being backstage, looking at the show on the screen and saying to myself–something really big is happening here. But it was only the following day that we understood the real impact of the show.

The Coperni shows are among the most popular at Paris Fashion Week. How do you explain the phenomenon?
S.M. To do a show, you’ve got to be brave, have a lot of energy and passion. You have to like narrating things, enjoy innovating and sharing. We put ourselves under a lot
of pressure.
A.V. Every other season, Séb takes the car and goes around Paris looking for unusual places. We want our guests to have an out-of-the ordinary experience. The first Coperni show took place at Station F–which is the incubator of startups–and that’s really emblematic of our identity. For the second, we chose the roof of the Montparnasse tower–it looked like the girls were flying.

One of the key moments for Coperni was without doubt the spring-summer 2023 show with the spray dress drawn live, using new technology, onto the body of Bella Hadid.
S.M. Yes–that was an amazing moment and a total gamble. We collaborated with a scientist in London. Then we sent test photos to Bella and she instantly said yes. That really touched us.
A.V. We invited about 172 people to this magnificent, very small place. At the end of the show, Bella was meant to begin the performance with the dress which lasted 18 minutes. Thirty minutes for a show is long. You’ve got to hold the attention of the audience and doing things live is risky. Up until the last minutes, we didn’t know what was going to happen. But everything went as planned and Bella was magnificent.

You broke the internet.
A.V. Literally. The show went so viral the app crashed. The following morning Eva Chen sent us a bouquet of flowers with a note: ‘Congratulations for breaking my app’.

Since then you've gained more than a million followers on Instagram and the image of Bella Hadid in the spray dress was ranked among the 10 images of 2023 with the most impact. Which one of you handles the Instagram account?
A.V. Sébastien. Today, a designer may well know how to make the most beautiful dresses, but if they can’t show and tell those dresses' stories through digital media, their impact will be significantly reduced.
S.M. For the creatives, social networks are conversation starters. It’s a real link with the community, a way of having a discussion directly with clients or talking to a celebrity in one click.

Your latest Instagram encounter?
S.M. The last really nice one was… Lindsay Lohan!

Journalist
JULIE LE MINOR
Photographer
BORIS OVINI
Special thanks to
ARNAUD VAILLANT
Special thanks to
SEBASTIEN MEYER
Journalist
JULIE LE MINOR
Photographer
BORIS OVINI
Special thanks to
ARNAUD VAILLANT
Special thanks to
SEBASTIEN MEYER

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