From The Wet Issue.
Pour Lisi Herrebrugh et Rushemy Botter, Wet est un mode de vie inculqué dès leur enfance passée dans les Caraïbes et qui s'inspire de la sagesse innée de notre biosphère aquatique. Botter World est plus qu'un vêtement innovant : c'est une osmose entre le design et l’océan, à la fois inspiration et engagement. Celui de se dévouer à la durabilité pour rendre ce qui a été donné.
Vous avez tous deux passé une grande partie de votre enfance dans les Caraïbes, au bord de l'océan. Que vous évoque l’eau ?
LISI HERRBRUGH Pour nous, l'eau est un élément de guérison. En tant qu’insulaires, on est conscient de son importance depuis notre plus jeune âge.
RUSHEMY BOTTER Vous voyez votre grand-père et les pêcheurs locaux nourrir leur famille grâce à la mer. Tout vient de l’eau. Ils vivent en osmose avec la mer. Pour moi, c'est une source de guérison, mais aussi d'inspiration.
Comment cette expérience a-t-elle façonnée votre concept de Caribbean Couture ?
L.H C'est quelque chose que nous avons construit de l'intérieur. Au gré de nos aller-retours, on a pu observer ce qui a changé depuis trente ans. On voit la pollution augmenter - j'ai personnellement vu le corail naturel disparaître à certains endroits de la plage. Et tout à coup, on se baigne au milieu de plastique. C'est à ce moment-là que nous avons commencé à parler de nos origines caribéennes.
Nous ne parlons pas seulement d’eau, mais c'est certainement là que nous puisons la majeure partie de notre inspiration. C'est tellement mystique, c'est l’espace le plus inexploré de la Terre. Nous apprenons à connaître les espèces, le mode de vie des poissons, les algues et leurs vertus curatives. Il y a tant de technologies qui viennent des profondeurs de l’eau, elles retiennent toute mon attention.
Comment êtes-vous parvenu à votre teinte emblématique, le bleu Botter ?
R.B. C'est comme le bleu des îles Bounty. C'est ce qui vient à l'esprit des touristes lorsqu'ils pensent à une île tropicale - ce bleu cliché. Mais c'est un beau bleu qui nous rappelle l'époque où l'océan n'était pas pollué.
L.H. Il y a une couleur Pantone que nous prenons comme point de départ et chaque saison, nous allons vers un ton plus foncé ou plus clair ; pour être plus pop ou plus saturé. Elle se transforme et s'adapte à l'ambiance et à l'histoire de la collection.
Où en est la pépinière de coraux que vous avez créée à Curaçao pour faire revivre les récifs locaux ?
L.H. En ce moment, nous sommes en pleine transition. Avant, la pépinière était gérée en collaboration avec une société de plongée et là nous démarrons notre propre pépinière Botter avec le gouvernement. Une petite partie sera d’ailleurs transformée en ferme d'algues.
R.B. Et aussi avec la population locale. Cela nous donne une poussée d'adrénaline pour continuer à avancer, il est logique pour nous de faire quelque chose en plus que de simplement fabriquer des vêtements. On voulait réaliser ce projet et le faire avec les locaux. Les rendre plus conscients de la beauté qui les entoure est quelque chose de très spécial.
Quel est l'animal sous-marin qui vous inspire le plus ?
R.B. Oh, pour moi, c'est sans aucun doute les dauphins. J'adore leur intelligence.
L.H. Cela correspond tout à fait à ce que tu es. Tu es toujours très positif, très optimiste. Comme les dauphins. Pour moi, c'est vraiment la pieuvre. C'est un animal fou. Presque un alien.